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1999

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La Fraternité salonaise s'agrandit
et étend ses actions

Que ce soit grâce à de nouvelles constructions ou des projets, l'association intensifie
son action en faveur de l'accueil et de l'insertion des sans domicile fixe



Pensionnaires ou employés attendent l'ouverture de la nouvelle cuisine mais la plus impatiente c'est encore madame "le chef cuistot" !

En 1998, le centre d'hébergement, la Fraternité salonaise, a accueilli 462 personnes, soit cent cinquante et une de plus qu'en 1997. Quatre cent soixante deux personnes hébergées cela représente également 7 310 nuits offertes et 13 026 repas servis. Ces données, à elles seules, expliquent pourquoi les responsables de l'association ont ressenti le besoin d'agrandir les locaux.
Le projet de construire une cuisine et d'une salle à manger "dignes de ce nom" est né il y a un peu plus de deux ans. Janvier 1998, une souscription était lancée et en juillet de la même année, la première pierre était cimentée. Depuis, des murs ont été montés, recouverts d'un crépi, un toit et des fenêtres posés... Et grâce à l'octroi d'une subvention exceptionnelle annoncé par le maire au cours de l'assemblée générale de l'association, en octobre dernier, les travaux devraient bientôt être achevés. On avance la date de juin 2000.
L'ameublement des lieux, quant à lui, est offert par la Fondation de l'Abbé Pierre. Ce premier projet n'est pas encore achevé que déjà, le directeur du centre, Claude Cortési. soutenu par le bureau de l'association, espère lancer un second chantier. Il s'agira. cette fois-ci, de construire de nouvelles chambres dans une partie inoccupée du terrain dont dispose la Fraternité.
" Le but n'est pas d'augmenter la capacité d'accueil mais d'en améliorer la qualité", note Claude Cortési. L'idée est de doter le centre de 22 chambres doubles ou individuelles. Cette extension permettrait (l'accueillir les couples. "Pour l'heure, à leur arrivée à la Frat’, ils sont séparés et les femmes sont hébergées à l'hôtel", poursuit le directeur du centre. En 1998, cela a concerné 13 personnes.
En mettant l'accent sur la qualité d'accueil des hébergés, les responsables de la Frat' espèrent ainsi continuer à être un tremplin vers la réinsertion. "L’an dernier. 32 personnes sont sorties de la galère dans laquelle elles étaient", explique Claude Cortési qui, lucide, avance également qu'il faut prendre garde car elles restent un public fragile.
Pour autant, la Fraternité salonaise a apporté une réponse à la situation de 462 personnes dans le besoin. Pour certaines d'entre elles, l'aide peut dépasser le simple hébergement grâce aux ateliers mis en place par la structure. Encore faut-il que ces personnes aient la force ou l'envie d'accepter cette main tendue.

Deux appartements pour prendre le relais du centre

L'association dispose de deux appartements à la Monaque qui sont mis à la disposition des personnes de plus de 50 ans.
Trois pensionnaires peuvent loger dans chacun des T4. Ils disposent à titre personnel d'une chambre et partagent les locaux restants (cuisine, salle à manger...).
"Les locataires des lieux sont les deux associations parties prenantes : la Fraternité et l'Etape, développe Claude Cortési. Mais les occupants payent leur part du loyer".
Un point important, selon le directeur de la Frat', pour ne pas faire de l'assistanat et que les personnes logées se sentent chez elles.

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Sans-abri : le choix
d'une liberté qui n'a pas de prix ?

Ils n'ont pas de toit. Aucune certitude pour le lendemain. Mais souvent, ils préfèrent
cette précarité extrême aux règles minimales de la vie en société



Au Tallagard : "Hou Hou" habite au milieu de ces cartons, et de ces objets, récupérés n'importe où. Une vie qu'il a choisie. Et II a même son "salon d'été" , un peu plus loin...

La première semonce de l'hiver, la semaine dernière, a remis au premier plan les menaces qui pèsent sur les sans abri. Ils sont une dizaine, à Salon. Quelques uns ont choisi de passer l'essentiel de leurs journées dans la rue, en tendant la main aux abords des lieux fréquentés : la poste, les parkings de supermarchés, les portes des églises, les cours du centre ville pour gagner de quoi vivoter.

Jacky, qui partage avec d'autres le perron ensoleillé de la poste centrale, a accepté le toit que leur offre la "Fraternité salonaise", avec sa soupe bien chaude, ses douches et ses toilettes. Mais aller dormir à la "Frat" est un pas vers la société que beaucoup refusent. Hans, qui a un petit air de Bohème sous son feutre noir, fait la quête devant le Casino de l'avenue de Wertheim. Il arbore un trois quart de peau qui convient à sa stature. Le R.M.I, il ne connaît pas. "J'ai fait des démarches. Mais on ne me donne rien. Quand je veux quelque chose, on me renvoie d'un bureau à l'autre... je perds mon temps pour rien."

Ne rien devoir...

Estce tout à fait la réali té ? S'il accepte le R.M.I ou d'autres aides, il devra rendre des comptes, accepter des con traintes. Et il préfère avant tout sa liberté, même si elle est difficile.
C'est un peu le cas de "Hou Hou !". Personne ne connaît son nom. Il a choisi d'aller vi vre dans une cahute au Talla gard, au milieu d'un tas d'objets qu'il va, inlassablement, repêcher dans les décharges des environs, jusqu'à Miramas.
Au mois d'octobre, il a fallu envoyer un tractopelle pour débarrasser les dizaines de mètres cubes qu'il avait accumulés. Aujourd'hui, il faudrait presque recommencer.
La "Fraternité salonaise" a un peu amélioré son abri, en lui faisant une sorte de carcasse, avec des vieux lits de l'armée et quelques tôles, entre lesquelles il vit. L'argent ne l'interesse pas. Il paraît même qu'il reçoit des chèques. Dont il ne fait rien.
"Beaucoup sont mytomanes. Ils s'inventent un passé,u n présent. Ou parfois, simplement, ils disent qu'ils vont faire des tas de choses, qu'ils veulent travailler...Ils le disent, mais, si on leur propose un petit boulot, ils trouvent toujours un prétexte pour refuser", raconte Claude Corté si, le directeur de la "Frat", qui connaît bien son monde.

Repli sur soi

Ceux qui acceptent d'être les pensionnaires de la maison du chemin du Quintin font toutefois preuve du souci d'anonymat et de retrait par rapport à une société qui est certainement en dette par rapport à eux, mais vis à vis de laquelle ils ne veulent, non plus, avoir aucun compte à rendre.
"A la Fraternité, il y a quelques règles. Des heures de repas, des heures pour dormir et se lever. Et pas d'alcool. Pour beaucoup, c'est trop. Ils préfèrent rester dehors" explique Claude Cortési qui appuie sa démponstration avec quelques exemples.
Ainsi, un jour, quelqu'un s'était entaillé la main. L'un des pensionnaires s'était aussitôt empressé de le soigner. Manifestement, il avait des connaissances médicales. Il a fini par avouer qu'il avait été médecin. "Le lendemain matin, il était parti. Sans rien dire. On avait découvert un pan de sa vie. Et c'était manifestement trop... "
Claude Cortési a aussi accueilli un ancien architecte, dont la famille avait été décimée dans un accident de voiture. Lui aussi, disparut un beau matin, sans rien dire. Blessures de la vie, blessures de la société. Les attitudes sont incompréhensibles, pour certains. Il ne nous incombe pas moins de tendre la main à ceux qui rejettent une société. Qui les a quelque part elle même rejetés.

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La Fraternité Salonaise

Laurence Ferrier : La Fraternité Salonaise a 10 ans, pouvez-vous nous exposer le but de votre association ?
Claude Cortési : "L'objectif premier de notre structure est d'accueillir toute personne qui n'a pas de toit, de nourriture. Cette action d'urgence est limitée dans le temps à une période de trois jours. Mais les domaines d'intervention de la Frat ne se limitent pas à cela.
Nous avons un deuxième secteur d'activité qui est l'insertion, et dont le but est de permettre aux personnes concernées de pouvoir à nouveau être parties prenantes dans la vie sociale. Cette action se déroule sur une période qui s'étend de un à six mois. Nous proposons, à travers différents ateliers tels que la ferronnerie, la maçonnerie, la peinture, ou encore l'espace vert et l'agriculture des C.E.S , ou C.E.C. Un tremplin pour repartir un petit peu dans la vie. Enfin, le troisième domaine clans lequel intervient la Fraternité Salonaise concerne les personnes de plus de cinquante ans. Cellesci sont accueillies dans notre centre et peuvent y résider aussi longtemps qu'elles le souhaitent.En contre partie, il leur est demandé d'effectuer quelques travaux. Un appartement relais peut être utilisé par les personnes qui le désirent. C'est un appartement qui est mis à disposition par la SEMISAP et partagé par trois personnes. Les règles de vie y sont identiques à celles du centre d'hébergement, à savoir respect, hygiène et sobriété.Ceci permet d'atteindre un double objectif. Pour certains un nouvel apprentissage de la vie en société, mais aussi pour d'autres cela permet d'effectuer un pas de plus vers l'autonomie. Ceci permet d'atteindre un double objectif. Pour certains un nouvel apprentissage de la vie en société, mais aussi pour d'autres cela permet d'effectuer un pas de plus vers l'autonomie.


En effet, il ne faut pas oublier que selon les épreuves traversées certaines personnes sont incapables de vivre seules sans y être accompagnées.
L.F. : Comment est née votre association ? Claude Cortési : Cela faisait quelques temps que le Père Hubert Barrai, Monsieur Mas, Monsieur Paletti, et Monsieur Dumas se demandaient comment ils pourraient aider efficacement leur prochain. Nous avions tout d'abord, l'intention de faire un peu le système de la soupe populaire, mais l'idée de distribuer un repas sans toit ne nous séduisait pas. Nous avons donc crée un centre d'hébergement. Au départ cela n'a pas été très bien vu par tout le monde. Nous avons eu la chance que notre SénateurMaire André Vallet, et notre Député Christian Kert nous soutiennent dans cette grande aventure. La principale crainte de nos opposants était que la naissance de la Frat attire un bon nombre de clochards à Salon de Provence.
Je tiens d'ailleurs à remercier tous ceux qui ont cru en nous et grâce à qui nous sommes là aujourd'hui. A nos débuts, seulement dix places étaient disponibles et l'accueil se faisait uniquement pour la nuit avec le repas du soir et le petit déjeuner. Aujourd'hui nous en avons vingtsept dans ce secteur. Nous sommes ouverts toute la journée et nous servons les repas de midi et du soir. De plus, machine à laver, douche... peuvent être utilisées en totale liberté. Nous souhaitons que les gens retrouvent un univers ou il fait bon vivre. Nous avons su prouver que la Frat était un bien pour notre ville et qu'elle n'avait pas pour objectif d'attirer toute la misère du monde à Salon. Président de l'association, j'en suis devenu directeur en 1995. En effet, être Président d'une telle infrastructure et travailler en même temps est chose impossible. Nous avons donc été amenés à penser que nous devions employer un directeur. Il m'a naturellement été demandé de poursuivre le travail que j'avais commencé. Même si ce poste n'a certes pas été une promotion clans ma carrière professionnelle il s'est imposé à moi comme une évidence. La Frat a aussi été au départ un immense élan de générosité de la part des salonais. Beaucoup de gens nous ont aidé par la pierre, plus ou moins grosse qu'ils ont apportée à l'édifice. La Frat ce n'est pas uniquement Claude Cortési, c'est toute une équipe, qui a travaillé tout au long de ces années. Nous souhaitons professionnaliser l'institution et donner ainsi des emplois dans nos différents secteurs d'activité (et lutter à notre échelle, contre le chômage).
L.F : Vous est il possible de nous relater l'évolution des orientations de la Frat au fil de ces dernières années ? Claude Cortési : La Fraternité salonaise était une toute petite association
au départ,puisque notre structure d'accueil était ouverte de 17h30 à 8h00 du matin. Cela commençait par une douche suivie du repas, puis une soirée devant la télévision à laquelle succédait le coucher puis le petit déjeuner. Et ça s'arrêtait là. Mais très vite, au bout d'un an, ce système ne nous a plus convenu. Avec l'arrivée de l'hiver et du froid nous ne pouvions nous résoudre à mettre tout le monde à la rue. Nous nous sommes donc mis en quête d'un nouveau lieu de vie. En 1992, nous avons eu cette maison du Quintin et nous avons pu ouvrir nos portes toute la journée. Il est vrai que cela a été rendu possible par la présence sur Salon de quelqu'un de formidable qui est Monsieur Fournier (établissements Leclerc), et qui tous les jours nous sert les repas. De plus, depuis cinq ans Carrefour par l'intermédiaire de la société Salvesen Salon, nous fournit tous les produits congelés. Au fil du temps nous avons mis en place les différents ateliers d'insertion. On a donc réussi par leur intermédiaire à créer des emplois. Nous savons que certains de nos compagnons ne pourraient prétendre au travail sans une aide efficace. Les C.E.S. et C.F.C. que nous proposons leur permettent de retrouver une autonomie face au monde du travail, par l’intermédiaire d'une remise à niveau ainsi que par le gain de confiance en soi. En complément de ces ateliers d'insertion il y a cet atelier économique, le dernier coup de pouce, qu'est la Frat Imprim, (Imprimerie, affichage, écopropreté). Je pense que si beaucoup de sociétés jouaient vraiment le jeu de l'insertion des structures telles que la notre ne seraient pas nécessaires. Je comprends néanmoins qu'elles ne puissent se le permettre. Elles ont avant tout un objectif économique à réaliser. Mais, si au lieu de passer sur le système des 35 heures, on demandait aux entreprises d'employer des personnes qui sont réellement démunies (avec une aide telle que celle qui a été mise en place pour les travailleurs handicapés par exemple), peutêtre arriverions nous à enrayer la précarité. Certes, il en faudrait certainement plus pour endiguer le chômage, niais nous savons tous que l'emploi durable n'existe plus.
L.F : Comment expliquez-vous la réussite de votre association qui, loin d'être un organisme caritatif parmi tant d'autres, a su s'imposer dans la vie locale ?
Claude Cortési : Si je devais imager le principe de fonctionnement de la Frat, je dirais que nous mettons entre les mains de chacun une échelle, mais nous ne forçons personne à y monter. Chacun grimpe à son rythme. Mon souhait est que de nombreux centres comme le notre naissent un peu de partout en France. Je pense qu'il est indispensable que ces structures soient de petite taille, pour justement conserver l'essentiel qui est : la relation à l'autre, la dimension humaine. La réussite de la Frat, est liée au fait que nous fonctionnons comme une grande famille. La Frat, nous l'avons créée de toutes pièces, elle est partie rie rien pour des personnes qui se trouvaient sur le sol salonais. Nous avons donc adapté notre structure aux besoins qui se faisaient ressentir. C'est vrai que selon nos statistiques la majorité des personnes que nous accueillons sont de la région mais nous avons aussi des gens qui viennent d'ailleurs, et heureusement, sinon cela voudrait dire qu'à Salon il y a beaucoup rie pauvreté. La Frat est née au moment où l'on ne parlait pas beaucoup des S.D.F. Peu après sa création a eu lieu, en France, une grande vague de froid qui a ôté la vie à bon nombre de gens qui dormaient dans les rues. Nous étions donc opérationnels au moment opportun. Notre association est respectée parce que nous ne cachons à personne ce que nous faisons vraiment. Il est vrai que notre petit journal compte près de 2000 abonnés, ce qui témoigne d'un réel soutien de la population. Nous redonnons de la dignité à tout être humain qui est accueilli chez nous. Les gens de la rue ont un potentiel énorme, à nous de les aider à l'exploiter.

 

 


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